Transmettre à distance du jour au lendemain

En cette période de crise, beaucoup d’entre nous se sont retrouvés en télétravail du jour au lendemain, ou ont du repenser leurs activités. Dans ces conditions, comment peut-on continuer à transmettre à distance ? À quels premiers éléments penser ?

C’est un épisode spécial et express qui sort aujourd’hui, dédié principalement à ceux qui sont déjà en situation de transmission et qui doivent, du jour au lendemain, revoir leurs modalités d’apprentissage.

Bonne écoute et belle continuation,

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ATTENTION Le contenu de ce podcast est spécifique aux conditions de changement "brutal" que l'on connaît en ce moment. Cela ne constitue pas les "bases" et fondamentaux d'un parcours de formation à distance à proprement parler où TOUT a normalement été scénarisé, préparé, encadré et anticipé. On est bien dans un cas "exceptionnel" et qui ne doit pas définir ce qu'est "une transmission à distance" 😉
Lauriane
Culture T

▼ Le mémo du podcast ▼

1 | Les risques

Perte de qualité

dans la situation d'apprentissage due au changement de cadre sans préparation

Apprenants en retard ou en décrochage

car la mise à distance des apprentissages exige des apprenants qu’ils soient autonomes (c'est-à-dire qu'ils aient déjà des capacités méta-cognitives de sélection, de hiérarchisation, de plannification, de répartition et d'engagement dans leurs tâches d'apprentissages).

Des apprenants en surcharge cognitive

et qui du coup n'apprennent pas : illusion de la facilité du numérique, trop de données, trop de liberté dans les parcours, trop de consignes, trop d'éléments... trop de choix à faire et d'autonomie dans la gestion du temps qui donnent l'impression d'une tâche insurmontable.

Perte de motivation, d'engagement

et de persévérance dans les apprentissages (découragement, procrastination et abandon).

2 | Les opportunités

Le développement professionnel autour du passage du présentiel au distanciel

Le développement des compétences numériques pour ceux qui transmettent comme pour ceux qui apprennent

3 | Les clés de réussite

Éviter la panique des délais et des rdvs prévus en transmettant directement ses supports tels quels : voir comment ne pas se réduire au support seul à lire.

Accompagner et aider les apprenants à devenir autonomes dans leurs apprentissages, ne pas laisser de place à l’interprétation des consignes et des attendus.

Adapter le format au distanciel et construire des situations d’échanges et d’activités synchrones qui vont permettre de garder le lien et de réguler les apprentissages (par exemple avec un question/réponses ou un débat, un travail en équipes, un cas pratique…).

La réadaptation est déstabilisante, c’est pourquoi il faut veiller à l’accessibilité de vos éléments, rappeler l’utilité de ce qui est appris et son contexte, donner une part de choix à l’apprenant…

Donner du feedback, de la rétroaction (pour en savoir plus, des liens vous sont proposés dans les concepts ci-dessous)

Apporter des éléments ludiques pour jouer sur la curiosité, la persévérance, le réengagement (avec des jeux, des quizzes, des devinettes, des points à gagner, des badges, des challenges,…).

4 | Les modèles pour choisir/adapter ses modalités

Basé sur 6 grands types de tâches d’apprentissage :
Acquisition / Discussion / Exercice / Enquête / Production / Collaboration

A mettre en regard avec ses contenus afin de déterminer quelques activités sont les plus appropriées par rapport à ses objectifs pédagogiques.

Pour aller plus loin :

https://ciel.unige.ch/2019/05/deux-outils-pour-scenariser-son-enseignement/

https://abc-ld.org/fr/sur/

Pour Subtitution – Augmentation – Modification – Redéfinition, qui définit l’impact des outils techno-pédagogiques sur la nature de vos tâches d’apprentissage.

C’est une sorte de « prêt-à-manger » des outils numériques en fonction de vos objectifs (cf. la roue pédagogique qui associe un objectif et les outils permettant de le réaliser).

Le modèle en 2 paragraphes et 2 visuels :
http://blogs.univ-poitiers.fr/t-roy/2015/11/05/le-modele-samr/

Pour aller plus loin :
https://ecolebranchee.com/le-modele-samr-une-reference-pour-lintegration-reellement-pedagogique-des-tic-en-classe/

Pour Passif – Actif – Constructif – Interactif, qui est basé sur les modes d’engagement cognitif des apprenants. Ce me modèle interroge vos attentes vis-à-vis des apprenants face à leurs contenus : doivent-il simplement les « consommer » ? Les enrichir ? les construire ? les discuter ? Comment allez-vous les engager cognitivement sur vos contenus même si vous ne proposez qu’un pdf à lire par exemple ?

Bien qu’un peu long, cet article est aujourd’hui le plus clair et le plus complet qui soit sur le sujet, ne ratez pas le tableau des tâches (écouter, lire, regarder…) associées aux modes d’engagement (ICAP)en point 4.

https://www.louvainlearninglab.blog/apprentissage-actif-engagement-cognitif-icap-michelene-chi/

▼ Les notions clés en quelques mots ▼

En face-à-face, tout le monde est présence dans le même lieu au même moment (mais tout le monde ne fait pas forcément la même chose ! Vous pouvez avoir du travail en sous-groupes par exemple).

Les éléments ou le parcours d’apprentissage peuvent être réalisés à distance, la présence physique des apprenants et des formateurs/enseignants entre eux n’est pas requise. Les cours par correspondance ou le e-learning sont du distanciel par exemple.

Toutes les personnes du groupe (apprenants et formateur/enseignant) sont actives au même moment : elles partagent ce temps ensemble. Par exemple, en classe ou salle ou encore en réunion de visio-conférence ou classe virtuelle.

Les modalités d’apprentissages sont « disponibles » pour les apprenants qui les réalisent à leur rythme (par exemple, lire un document dans le bus, réaliser des exercices chez soi, faire des quizzes en ligne, du e-learning…).

ou épuisement mental : lorsque notre cerveau est trop sollicité et n’arrive plus à traiter efficacement toutes les informations qu’il reçoit.
Une vidéo courte et bien réalisée pour éclairer le sujet : https://www.youtube.com/watch?v=RDcvsKc6gwU 


Le sujet vous intrigue vraiment ? En attendant l’épisode dédié, vous pouvez consulter l’excellent billet de David Vellut à ce sujet : https://www.davidvellut.com/comment-eviter-la-surcharge-cognitive/

Le numérique favorise l’autonomie des apprenants : déconstruire le mythe avec André Tricot et Franck Amadieu !

C’est le mécanisme que l’on met en place pour évaluer, surveiller, anticiper et ajuster les apprentissages. Par exemple, lorsqu’un enseignant ou un formateur vous demande si vous avez compris ce qu’il vient d’expliquer, il fait de la régulation.

C’est la capacité personnelle et autonome de l’apprenant à évaluer, surveiller, anticiper et ajuster ses apprentissages (mais attention, ce n’est pas « spontané » ni naturel, c’est un processus « métacognition » et donc en lui-même un apprentissage). Par exemple, vous pouvez décider de vous auto-tester avec un quiz sur une partie des connaissances que vous avez vues car vous voulez vérifier que vous avez bien appris. De même, vous faites de l’auto-régulation quand vous demandez que l’on vous explique quelque chose qui n’est pas clair…

C’est l’accompagnement fait à l’apprenant par la personne qui transmet (via la structuration du parcours, les consignes, la présence, la réponse aux questions,…) ou les outils qu’elle a mis en place (progression dans les tâches, partage d’un calendrier, de documents exemples, de grilles d’évaluation, d’analyse ou d’auto-diagnostic…).

Lorsque vous mettez en action vos apprentissages ou lorsque vous en cours d’acquisition, c’est le retour qui vous est fait par le formateur ou l’environnement sur ce que vous faites et qui vous donne un indice sur l’ajustement que vous devez réaliser.
Par exemple, vous vous trompez sur un exercice et le formateur vous explique la correction. Ou encore, vous devez réaliser un geste technique ou une construction qui échoue : votre environnement vous indique vos erreurs.